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mercredi, 25 octobre 2006

Jusqu’à ce que jaillisse le plaisir

medium_arum-lily.jpgChaleur humide, couchée nue sur le lit. Caresse des arums, délicats pétales blancs sur ma peau, aurores de plaisir. La pointe recourbée parcourt ma cheville, ma jambe, ma cuisse, coule sur mon ventre lisse où un léger duvet se réveille, titillé par cet effleurement, glisse dans la vallée magique, remonte jusqu’au mamelon, monticule soyeux, puis se pose sur mes lèvres.  Main dans mes cheveux, puis sur tout le corps, rondeurs, velouté turgide, blondeur de l’épiderme, pianotement des doigts sur la peau. Usant de la tige ensuite, entre mes cuisses ouvertes, jusqu’à ce que jaillisse le plaisir.

Raymond Alcovère, Extrait de Fugue baroque, éditions N & B

samedi, 21 octobre 2006

Est-ce le début ou la fin ?

medium_4_20autostrada_20notte.jpgTombée de la nuit. Le vent a poussé les nuages vers le couchant. Crescendo de musique. Des camions, longs stylets gris, s’effilochent sur le ruban de l'horizon. La mer est là, proche, ses effluves, vitres ouvertes... J'accélère toujours, les souvenirs accourent, pluie drue, précipitation.

Ce rêve, une nuit qui n’en finit pas, ne se termine pas par une aurore vague, le grand réveil de la vie, matutinale, fébrile, industrieuse... Plutôt rouler, toujours plus vite, avec la musique, légère ou opaque, peu importe. Jauge près de zéro. Plus envie de m'arrêter. Au loin, comme une station orbitale, une station-service, tous feux allumés dans la nuit vide, ouverte. Est-ce le début ou la fin ?

Au lieu de ralentir, j'accélère encore,  fonce dans sa direction. Les allées de voitures sont désertes, je vise les pompes à essence, ça va être un grand feu d'artifice, la féerie, enfin !

Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque", Roman, n & b éditions

jeudi, 19 octobre 2006

Positano et les rochers des sirènes

medium_monet.jpgPositano et les rochers des sirènes. C’est ici qu’elles vivaient. De n’avoir pu attirer par leurs chants Ulysse et ses compagnons, elles se sont jetées à la mer de désespoir. Leucosia aux bras blancs a échoué sur la plage de Paestum, Ligeia  la  mélodieuse en Calabre, Parthenope, celle qui est restée vierge, ici. Naples y trouve son origine. 

Raymond Alcovère, Extrait de "Fugue baroque",  Roman, n & b éditions

mardi, 26 septembre 2006

San Gregorio Armeno

medium_Email0345_1.jpgSan Gregorio Armeno, une sorte de rêve sans fin, brun, couleurs fauves. Les orgues, un clafoutis d’angelots, joufflus, persifleurs, gambadant, musiciens, sonnez buccins et trompettes ! L’oeil mais aussi tout le corps, tout l’être, happés, enveloppés comme par une brise chaude, volutes, arabesques.  Fontaines jaillissantes de dorures, stuc, chatoiements blonds, dorés, douceur capiteuse. Envahie de sensualité, comme un rêve, de l’enfance, que rien ne s’arrête jamais.

Extrait de "Fugue baroque", N & B  éditions.

Peinture de Frédérique Azaïs, petits formats, 2006

lundi, 18 septembre 2006

Riviera di Chiaia

Le soleil est brûlant à l’extérieur, avec le bruit vermeil de l’été, les ombres longues qui descendent sur la ville, et ce moutonnement de bruit. Je marche seul,  parmi les ombres. Elle est là, souvent, qui me parle dans le dos, guide ma marche. Son souffle léger, comme un murmure de vent, dans un roulis d’étoiles, et ce parfum entêtant. Je sens la douceur de ses mains, suis enveloppé par son être chaud, suivi par son ombre, arpentant les rues. Riviera di Chiaia. De là j’aime à monter sur les hauteurs, passer de la lueur extrême aux plaines de l’ombre. Dans les bassi où le soleil n’arrive jamais. La ville la plus lumineuse d’Europe, la plus brûlante a le goût des cryptes, des catacombes, ce besoin d’un retour quotidien vers les entrailles de la terre, les origines.

(Extrait de "Fugue baroque", n & b éditions)

09:31 Publié dans Baroque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fugue baroque, Naples